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Le 16 mai:

J'ouvre le livre "En quarantaine" de Jacqueline Harpman, et je tombe sur cette phrase : "Il est des moments, dans l'Histoire, où il est décent que les bons sentiments étouffent le bon sens". C'est exactement ce que nous vivons en ce moment : du pathos, de la grandiloquence à tous les étages. Les soignants qui sont des héros, les métiers invisibles qui font tourner la société, et je t'en remet une couche avec une réflexion puissante sur le courage, etc. Et puis cette litanie des morts du Covid (qui ne sont pas si nombreux), comme si on ne savait pas que tous les ans en France il y a plus de 600 000 personnes qui meurent ! Que fait l'Etat ? Qu'attend-il pour abolir la mort par une ordonnance 49-3 ?
Le seul truc positif, c'est que, pour la première fois de ma non-carrière, l'Etat m'aide. Oui, moi qui ne rentre dans aucune case, sinon celle "auteur indépendant", ce qui est une non-case, je reçois de l'argent depuis trois mois ! A vrai dire, ça m'inquiète plutôt. Cela signifie que le pognon, il ne vaut plus rien. Et la culture, où tout est plus ou moins arrêté, qu'est-ce qu'elle va devenir ? Aux yeux de l'Etat la culture c'est une forme de mastic social, et là le mastic il est tout trouvé puisque c'est le virus qui nous scotche à la maison. Restons chez nous, l'Etat s'occupe de tout !
Aujourd'hui 16 mai, c'est la journée mondiale du vivre-ensemble : on aimerait bien...
Corinne

Confinement : sommes-nous devenus fous ?

Je tombe sur un excellent article intitulé "Cesser d'exister pour rester en vie", par le philosophe Abdennour Bidar, publié dans Libération du 4 mai.
"Interdiction de visiter les malades à l’hôpital, interdiction de visiter les personnes âgées en Ehpad, interdiction au conjoint d’assister à l’accouchement dans certaines maternités, interdiction de se rassembler à plus de quinze personnes pour les enterrements, et tout cela ajouté à l’interdiction de sortir de chez soi pour un motif autre que celui de subvenir à ses besoins vitaux. Sommes-nous donc devenus fous ? Comment avons-nous pu tomber si bas ? Comment en est-on arrivé à bafouer à ce point de radicalité les droits et devoirs les plus sacrés, autant que les droits humains les plus fondamentaux et les plus élémentaires de la démocratie ? [...] Mais comme Giorgio Agamben nous en a averti, et Michel Foucault avec lui, on ne peut pas, sous peine de renier notre humanité, choisir la préservation de cette vie nue «toute seule», de cette vie biologique au détriment de ce qui en fait une existence humaine en lui donnant son sens, son prix, sa grandeur : partager ses moments décisifs, naissance, maladie, vieillissement, mort ; respecter tout ce que j’ai appelé le sacré, la dignité, la liberté. C’est cet équilibre dans les valeurs que nous avons manifestement perdu."
A lire en entier sur : https://www.liberation.fr/debats/2020/05/04/cesser-d-exister-pour-rester-en-vie_1787284
Corinne
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